Désolidarisation du Ppa-Ci de la marche du 25 novembre : Gbagbo sacrifie Dosso Charles Rodel au profit de son fils

Abidjan le 22 nov-2022 (infoplus.ci)-La sanction est tombée ce mardi 22 novembre 2022. L'ancien président, Laurent Gbagbo, président du Parti des peuples africains-Côte d'Ivoire (Ppa-Ci) a "guillotiné" Dosso Charles Rodel, au terme d'un communiqué qu'il a produit et diffusé. Il est reproché à M Dosso, secrétaire général adjoint du Ppa-Ci chargé de la société civile, d'avoir impliqué son parti dans une marche contre la vie chère annoncée le 25 novembre. Samedi 19 novembre, en effet, une organisation dite de la société civile a organisé une assemblée générale à laquelle avait pourtant participé, outre notamment les représentants du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci) et de Liberté et démocratie pour la République (Lider), Michel Gbagbo. Celui-ci a même fait une communication relative à la cherté de la vie. Il a déclaré que "le problème fondamental de la cherté de la vie est l'importation de tout ce qu'un pays consomme" . Par conséquent, a-t-il soutenu, "en cas de crise dans l'Etat qui fournit ces produits, cela est ressenti par le pays qui importe". Quant à Dosso Charles Rodel, il ajouté que la question de la cherté de la vie est "un problème social" , appelant à une coalisation "des forces au niveau des politiques".

Dosso Charles Rodel, le mouton du sacrifice 

Plutôt que de sanctionner les deux participants à cette assemblée générale qui représentaient pourtant le Ppa-Ci, Laurent Gbagbo a préféré punir M Dosso, montrant ainsi son parti pris manifeste à l'endroit de son fils. "Nous sommes déçus", a indiqué un membre du secrétariat général du Ppa-Ci, qui n'a pas caché son amertume. Des proches de Dosso Charles Rodel ont du mal à s'expliquer sa suspension, alors qu'à l'assemblée générale, se trouvait également Michel Gbagbo. "C'est injuste", a relevé un proche de Dosso, joint par téléphone. La décision de l'ancien président est considérée comme une injustice à l'endroit de Dosso Charles Rodel qui a vécu en exil pendant plus de dix ans pour Laurent Gbagbo. "C'est de l'ingratitude", confie, à demi-mot un autre collaborateur de Dosso Charles Rodel.

"Quand on t'envoie, il faut savoir s'envoyer" 

Pour ne pas avoir mis en pratique l'adage de Gbagbo lui-même, Dosso Charles Rodel l'apprend à ses dépens. En effet, quand il exerçait encore le pouvoir, un officier supérieur de son armée tribale a été arrêté aux États-Unis pour achat et trafic d'armes. Interrogé sur l'affaire, Laurent Gbagbo avait lâché à la télévision nationale, à la surprise générale, que "quand on t'envoie, il faut savoir s'envoyer ". Un message que n'ont pas compris, hélas, les militaires proches de lui, qui sont aujourd'hui en prison pour n'avoir pas su s'envoyer.

Yves TAPÉ