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Élection à l'Assemblée nationale : Le discours irresponsable de l'opposition ivoirienne

Élection à l'Assemblée nationale : Le discours irresponsable de l'opposition ivoirienne
Publié le: 8 juin 2022
Simon Doho gagnerait à avoir le triomphe modeste

Adama Bictogo, candidat du Rhdp pour la présidence de l'Assemblée nationale a été élu avec le soutien de l'opposition ivoirienne. Derrière le discours du porte-parole de l'opposition, Simon Doho, se cache une fuite de responsabilité. Au nom de l'opposition, notamment du Pdci et du Ppa-CI, Simon Doho a rappelé les blessures profondes infligées à la Côte d'Ivoire pendant plus de 20 ans. Morceaux choisis : " (...) blessures béantes, celles visibles comme celles invisibles que nous avons accumulés pendant plus de 20 ans dans la succession douloureuse des crises que nous avons traversées". Qui gérait le pouvoir pendant les années de crise que la Côte d'Ivoire a traversées ? Simon Doho peut pourtant bien répondre à cette question, lui dont le parti et son leader d'alors, Henri Konan Bédié, furent l'interrupteur qui a déclenché la fracture sociale par la catégorisation des Ivoiriens. Le concept abject de l'Ivoirité, inoculé dans le corps social par les cadres du Pdci a pourri les relations entre populations qui vivaient autrefois en bonne intelligence. C'est tout naturellement que Bédié et son concept furent balayés du pouvoir, remplacé par un Général qui a trahi sa promesse et qui, malheureusement, fut roulé dans la farine par leader du Fpi, Laurent Gbagbo, aujourd'hui président du Ppa-CI. De 2000 à 2010, Laurent Gbagbo a amplifié le concept, s'il ne l'a pas légalisé. Que Simon Doho rappelle ces moments tristes est louable. Il aurait dû avoir l'honnêteté de rappeler la lourde responsabilité de l'opposition dans ces tragédies ivoiriennes. C'est psychologique : un criminel qui refuse de reconnaître ses crimes est condamné à les reproduire. L'opposition n'ayant pas encore confessé ses péchés, remet le couvert en 2020.

 

"La désobéissance civile, avec les morts sont l'œuvre de l'opposition politique" 

 

Refusant de participer à la présidentielle, elle lance le boycott du scrutin, avec à la clé, des morts. Et Simon Doho, dans son discours, gomme cette douloureuse parenthèse provoquée pourtant par le Pdci et le Ppa-CI. "L’élection présidentielle d’Octobre 2020, hier encore, nous a, à son tour, laissé son triste lot de déchirures et de fissures dans la riche cohésion que nous formions. Des populations entières, de toutes nos régions, continent encore de pleurer silencieusement leurs frères, leurs sœurs, leurs pères, leurs mères violemment arrachés à la vie", lâche le porte-parole de l'opposition. On pourrait en rire tant le discours frise l'hypocrisie. Qui a appelé à la désobéissance civile ? Qui a financé les actes criminels des jeunes dans certaines localités ? Henri Konan Bédié, doyen de l'opposition, a conçu, planifié et fait exécuter les actions criminelles dans certaines régions de la Côte d’Ivoire. Il bénéficiait du soutien notamment de Laurent Gbagbo, Mabri Toikeusse, Guillaume Soro. Des cortèges de ministres ont été attaqués à cet effet. L'opposition gagnerait à avoir le triomphe modeste et à faire amende honorable face à certaines questions qui engagent la vie de la Côte d’Ivoire. Car, elle n'a aucune leçon à donner. Bien au contraire, elle a besoin d'en recevoir pour changer de paradigme. Si les douleurs dont elle parle dans ses discours sont bien réelles, l'opposition ne doit pas oublier qu'elles sont, dans la quasi totalité des cas, infligées par elle-même.

Yves TAPÉ