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Ils étaient pourtant attendus pour le défilé des forces de sécurité à Yamoussoukro. Les présidents Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo ont brillé par leur absence à Yamoussoukro, ce dimanche 7 août 2022 à la place Jean-Paul II. Hormis Henri Konan Bédié qui s'est fait représenter par son collaborateur, Ouassenan Gaston Koné, Gbagbo, lui n'a envoyé personne. Qu'est ce qui peut expliquer ces absences, alors qu'ils avaient bel et bien été invités par le président de la République, Alassane Ouattara, le 14 juillet dernier lors d'une rencontre au Palais présidentiel d'Abidjan-Plateau ? C'est en tout la question que se posent les Ivoiriens. Selon une source bien introduite dans le cercle restreint de ces anciens présidents, Bédié et Gbagbo seraient physiquement diminués. Approchant les 90 ans, Bédié a du mal à se déplacer ces derniers temps. Éprouvé par les obsèques de Charles Konan Banny auxquels il a activement participé à Yamoussoukro, il y a une semaine de cela, Bédié n'a pu faire le déplacement. "Le président Bédié est fatigué. Sa présence à ces obsèques l'a éreinté. Sans oublier son grand âge qui ne lui permet plus de sortir facilement de chez lui", a confié à Infoplus un proche de Bédié.
Quant à Gbagbo, de retour de la Belgique où il suit des soins que nécessite son état de santé, il est apparu quelque peu fatigué le 14 juillet dernier. "Gbagbo a de plus en plus du mal à se déplacer aussi. D'ailleurs, il prépare une visite en Belgique pour un contrôle", croit savoir un cadre du PPA-CI, son parti politique. En tout état de cause, l'absence de ces deux personnalités est mal perçue aujourd'hui dans l'opinion nationale. Surtout que Laurent Gbagbo a bénéficié d'une grâce présidentielle et le rappel de sa rente viagère de plus de 10 ans, sans oublier la liberté conditionnelle accordée à deux de ses lieutenants de l'armée ivoirienne, Jean Noël Abehi et le Vagba Faussignaux. En ce qui concerne Bédié, le chef de l'Etat a activement pris part à l'organisation des obsèques de son aîné à Pepressou. Des dons, la réhabilitation de la voie de Kotobi à Daoukro et l'aménagement d'un espace spécial à Pepressou pour y déployer la logistique de la présidence ivoirienne. Si les raisons de leur absence sont politiques, ils se sont tirés une balle dans les jambes.
Yves TAPÉ